Choisir le bon matériau pour un escalier extérieur est crucial pour garantir sa durabilité, sa sécurité et son esthétique au fil des saisons. Le bois reste un choix populaire grâce à son aspect naturel et chaleureux, mais tous les types de bois ne se valent pas face aux contraintes extérieures.
Entre résistance aux intempéries, facilité d’entretien et budget, découvrez quel bois privilégier pour votre projet d’escalier extérieur.
1. Les contraintes spécifiques des escaliers extérieurs
Avant de choisir votre essence de bois, il est essentiel de comprendre les défis auxquels votre escalier sera confronté. Les conditions météorologiques représentent le premier ennemi du bois extérieur. Pluie, neige, gel, UV et variations de température mettent à rude épreuve la structure.
L’humidité favorise le développement de champignons et la pourriture, tandis que le soleil fait griser et fendiller le bois non traité. L’usure mécanique est également importante, particulièrement sur les marches qui subissent un passage régulier. Un bois trop tendre s’usera prématurément et deviendra glissant.
Les insectes xylophages comme les termites ou les capricornes peuvent compromettre la solidité de la structure. Le bois doit être adapté ou correctement traité pour résister à ces menaces.
2. Les essences de bois recommandées
2.1. Les bois exotiques : l’excellence naturelle
L’ipé est considéré comme la Rolls-Royce des bois d’extérieur. Cette essence brésilienne présente une densité exceptionnelle (plus de 1000 kg/m³) qui la rend naturellement imputrescible et résistante aux insectes. Sa couleur brun-chocolat évolue vers un gris argenté avec le temps. Comptez entre 80 et 120 euros le m² pour ce bois de prestige.
Le cumaru offre un excellent rapport qualité-prix parmi les bois exotiques. Moins dense que l’ipé mais tout aussi résistant, il présente une belle teinte dorée qui se patine élégamment. Son prix oscille entre 60 et 90 euros le m².
Le teck, roi des bois marins, reste une valeur sûre malgré son coût élevé (100 à 150 euros le m²). Naturellement gras, il résiste parfaitement à l’humidité et ne nécessite aucun traitement.
2.2. Les bois européens traités : le compromis intelligent
Le pin sylvestre autoclavé représente l’option économique par excellence. Traité en autoclave avec des sels de cuivre, il acquiert une résistance correcte pour un usage extérieur. Sa couleur verte d’origine s’estompe avec le temps pour un prix de 25 à 40 euros le m².
Le douglas se distingue par sa résistance naturelle et sa belle couleur rosée. Cette essence locale et durable ne nécessite qu’un traitement léger et vieillit harmonieusement. Comptez 40 à 60 euros le m² pour cette option écologique.
Le mélèze présente une excellente durabilité naturelle grâce à sa richesse en tanins. Ce bois de montagne résiste bien au gel et présente un veinage marqué très décoratif. Prix : 50 à 80 euros le m².
2.3. Les bois composites : l’innovation au service de la durabilité
Bien qu’il ne s’agisse pas de bois massif, le bois composite mérite d’être mentionné. Ce mélange de fibres de bois et de polymères offre l’aspect du bois sans ses inconvénients : pas de pourriture, d’échardes ou de déformation.
L’investissement initial est élevé (70 à 120 euros le m²) mais l’absence d’entretien le rend économique sur le long terme.
3. Critères de sélection pour faire le bon choix
3.1. Résistance aux intempéries
Privilégiez les bois de classe 4 ou 5 selon la norme européenne qui garantit une utilisation en contact permanent avec l’eau. Les bois exotiques atteignent naturellement cette classe, tandis que les résineux européens doivent être traités pour atteindre ce niveau de résistance.
3.2. Budget et durée de vie
Un bois exotique coûte 2 à 4 fois plus cher qu’un résineux traité, mais sa durée de vie peut dépasser 25 ans sans entretien majeur. En comparaison, un bois européen traité dure généralement 10 à 15 ans.
3.3. Esthétique et patine
Certains préfèrent la patine naturelle gris argenté des bois non entretenus, d’autres souhaitent conserver la teinte d’origine par des traitements réguliers. Le choix de l’essence doit tenir compte de cette préférence esthétique personnelle.
3.4. Impact environnemental
Favorisez les bois certifiés FSC ou PEFC pour un choix responsable. Les essences locales comme le douglas ou le mélèze présentent un bilan carbone favorable comparé aux bois exotiques importés.
4. Conseils de mise en œuvre et d’entretien
4.1. Installation
Veillez à une ventilation optimale sous l’escalier pour éviter la stagnation d’humidité. Utilisez exclusivement de la visserie inox pour éviter les taches de rouille disgracieuses. Prévoyez une légère pente sur les marches pour l’évacuation de l’eau de pluie.
4.2. Entretien préventif
Même les bois les plus résistants bénéficient d’un entretien minimal. Réalisez un nettoyage annuel avec un produit adapté et vérifiez l’état des fixations. Appliquez un saturateur tous les 2-3 ans pour conserver la teinte (optionnel selon vos préférences).
4.3. Traitement antidérapant
Pour la sécurité, pensez aux solutions antidérapantes : bandes adhésives spéciales, caillebotis, ou création de rainures directement dans le bois. Ces aménagements préviennent les chutes par temps humide.
5. Alternatives et solutions mixtes
Pour optimiser le budget, considérez une approche mixte avec une structure en bois traité économique et un habillage en bois exotique. Vous pouvez aussi opter pour des marches en pierre naturelle sur structure bois pour allier durabilité et esthétique.
Les escaliers métalliques avec marches bois constituent également une excellente alternative. La structure métallique galvanisée assure la solidité tandis que le bois apporte le confort et l’esthétique recherchés.
6. Conclusion
Le choix du bois pour un escalier extérieur dépend avant tout de vos priorités : budget, esthétique, durabilité et niveau d’entretien souhaité. Pour un investissement durable, les bois exotiques comme l’ipé ou le cumaru restent incontournables malgré leur coût.
Les essences européennes comme le douglas ou le mélèze offrent un compromis intéressant, alliant performance et éco-responsabilité. Quel que soit votre choix, une conception soignée et une mise en œuvre professionnelle restent les clés d’un escalier extérieur réussi et durable. N’hésitez pas à consulter un professionnel pour adapter la solution à votre contexte spécifique.


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